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DES JUGEMENTS.

véritable organisme, comme le vol, à son tour, n’est point un acte qui entre dans la vraie notion de la vie humaine. Un jugement ou une notion juste n’est donc pas nécessairement vrai. Les philosophes n’ayant pas conscience de cette distinction, ont disputé pour des chimères lorsque, posant gravement la question de l’immortalité de l’âme, ils ont dit que l’âme devait être simple ou composée. De bonne foi, ils n’y songeaient point ; car il se pourrait que l’âme ne fût ni l’un ni l’autre, mais tous les deux ensemble, ou bien encore qu’elle eût une tout autre nature que celle comprise entre ces deux mots. Le violet ou le cristal pourront bien se déterminer d’une manière suffisante par ces jugements qualitatifs, bleu ou non bleu, simple ou non simple, etc., mais l’âme peut être au-dessus de ces alternatives.

Le caractère de cette première forme de jugement est de n’en avoir aucun qui lui soit propre, ou qu’on ne retrouve aussi bien dans le jugement qualitatif que dans ceux de la deuxième, troisième et quatrième forme. Car ce jugement se borne à dire que la chose individuelle I, est une généralité G ; ce qui se formule ainsi :

I — G.
ce violet est bleu,

ou l’individuel violet est la généralité couleur bleu.