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DES JUGEMENTS.

perfection ne s’est trahie que dans la forme. C’est ainsi que la force dialectique nous conduit de cette forme à la suivante.

II. — jugements réfléchis.

La forme qui précède nous dit que le sujet n’existe pas seul, mais qu’il a un prédicat, c’est-à-dire un rapport à une chose qui existe hors de lui. Le jugement réfléchi a pour objet de traduire explicitement cette vérité. Les mots comme utile, dangereux, instinct, gravitation, etc., etc., qui supposent tous un acte de réflexion et non plus de simple aperception, servent à formuler les jugements de cette classe, dans lesquels le général devient l’expression du rapport établi entre deux choses différentes.

Dans les jugements précédents, nous disions, par exemple, ce violet ou cette fleur est bleu, et par là nous considérions le sujet ou la chose individuelle I, comme existant par elle-même ; dans le jugement réfléchi, au contraire, en disant, par exemple, cette plante est salutaire, outre la chose en elle-même, nous pensons toujours à quelque autre chose, comme à la maladie que la plante peut guérir. La plupart des raisonnements qu’inspire le sens commun se font avec des