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LOGIQUE SUBJECTIVE.

vent lui convenir, et toujours un moyen-terme différent ou une autre proposition majeure conduiront à un prédicat ou à un résultat différent. Or, non-seulement ces prédicats auxquels on arrive peuvent différer l’un de l’autre, mais il peut se faire aussi qu’ils soient tout bonnement contradictoires, quoique les prémisses et les conclusions soient, dans les deux cas, parfaitement irréprochables. Si du moyen-terme qu’une maison a été recouverte de couleur bleue, on déduit syllogistiquement qu’elle est bleue, le syllogisme est très-juste, et pourtant il peut se faire que la maison soit verte, ayant d’abord été recouverte de couleur jaune, ce qui seul nous conduirait à conclure qu’elle est jaune. Si du moyen-terme de sensibilité on conclut que l’homme n’a ni vertu ni vice, parce que la sensibilité en elle-même n’est ni vertu ni vice, le syllogisme est juste, mais la conclusion est fausse, attendu que l’homme n’est pas seulement un être sensible comme les animaux, mais qu’il est de plus intelligent. L’essence concrète de l’homme comporte à la fois le moyen-terme de sensibilité et celui d’intelligence. Du moyen-terme de la gravitation de la terre et des autres planètes ou comètes vers le soleil, on déduit logiquement que ces astres doivent tomber dans le soleil ; mais en réalité ils n’y tombent pas, parce qu’ils sont en même temps pour eux--