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DES SYLLOGISMES.

jours on a renoncé à ces formules, et la logique, pour cela, est presque tombée en mépris. Il ne faut pas croire cependant que ces syllogismes ne soient d’aucune valeur. Nous en faisons sans cesse et à tout instant. Ainsi, quand en s’éveillant le matin, en hiver, on entend le bruit sec des voitures dans la rue, et qu’on en conclut intérieurement qu’il a gelé pendant la nuit, on use de cette forme de syllogismes dont les applications se répètent mille fois par jour. Et puisque c’est celle que nous employons le plus souvent, il n’est pas plus ridicule de s’y arrêter qu’il ne l’est de connaître les fonctions du corps ou la manière dont il absorbe ses aliments ordinaires. Sans contredit, il est pour le moins aussi grave de connaître la figure de ces syllogismes que de savoir qu’il y a plus de soixante espèces de perroquets et cent trente-sept environ de veronica, sciences pour lesquelles on parait avoir d’autant plus de respect qu’on en a moins pour la logique. L’art de plaider des avocats roule sur cette connaissance, comme aussi les disputes des diplomates, lorsque deux puissances viennent à occuper le même pays. La succession, la position géographique, l’origine du peuple ou sa langue, etc., sont autant de moyens-termes (P) qu’ils mettent en avant. Dans les plaidoyers des avocats, on a souvent, d’un côté, pour le demandeur, la lettre d’un