Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 14.djvu/73

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de ses sujets que pour eux. N’est-ce pas là bouleverser toutes les idées du bon sens et de la justice ? C’est cet ordre abominable qui fausse tant de bons esprits, et dénature parmi nous tous les principes de morale publique et particuliere.

L’esprit de corps nous envahit de toutes parts. Sous le nom de corps, c’est un pouvoir qu’on érige aux dépens de la grande société. C’est par des usurpations héréditaires que nous sommes gouvernés. Sous le nom de Français il n’existe que des corporations d’individus, et pas un citoyen qui mérite ce titre. Les philosophes eux-mêmes voudroient former des corporations. Mais, s’ils flattent l’intérêt particulier aux dépens de l’intérêt commun, je le prédis, leur regne ne sera pas long. Les lumieres qu’ils auront répandues éclaireront tôt ou tard