Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/111

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au choix de ses amis, on leur étoit plus fortement attaché.

Lorsque la mode des duels prit la place de la chevalerie, des gens qui tous les jours s’exposoient ensemble à la mort devoient certainement être fort chers l’un à l’autre. Alors l’amitié étoit en grande vénération, et comptée parmi les vertus : elle supposoit du moins dans les duellistes et les chevaliers beaucoup de loyauté et de valeur ; vertus qu’on honoroit beaucoup, et qu’on devoit alors extrêmement honorer, puisque ces vertus étoient presque toujours en action[1].

Il est bon de se rappeler quelquefois

  1. Brave étoit alors synonyme d’honnête homme ; et c’est par un reste de cet ancien usage qu’on dit encore un brave homme pour exprimer un homme loyal et honnête.