Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/122

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Il résulte de ce que j’ai dit, que la force de l’amitié est toujours proportionnée au besoin que les hommes ont les uns des autres[1], et que ce

    nourrir, ordonne à l’autour de fondre sur la colombe, à la colombe de dévorer l’insecte, et qui de chaque être a fait un assassin.

    Si les lois seules sont des juges sans humeur, le sage, à cet égard, est comparable aux lois. Son indifférence est toujours juste et toujours impartiale ; elle doit être considérée comme une des plus grandes vertus de l’homme en place, qu’un trop grand besoin d’amis nécessite toujours à quelque injustice.

    Le sage seul, enfin, peut être généreux, parce qu’il est indépendant. Ceux qu’unissent les liens d’une utilité réciproque ne peuvent être libéraux les uns envers les autres. L’amitié ne fait que des échanges, l’indépendance seule fait des dons.

  1. Si l’on aimait son ami pour lui-