Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

netre jusqu’au sanctuaire de la vertu. Il n’en est pas ainsi de ces hommes incapables de passions vives, et qu’on appelle honnêtes. Si, loin de ce sanctuaire, ces derniers cependant sont toujours retenus par les liens de la paresse dans le chemin de la vertu, c’est qu’ils n’ont pas même la force de s’en écarter.

La vertu du premier est la seule vertu éclairée et active : mais elle ne croît, ou du moins ne parvient à un certain degré de hauteur, que dans les républiques guerrieres ; parce que c’est uniquement dans cette forme de gouvernement que l’estime publique nous éleve le plus au-dessus des autres hommes, qu’elle nous attire plus de respects de leur part, qu’elle est le plus flatteuse, le plus desirable, et le plus propre enfin à produire de grands effets.