Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/143

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La vertu des seconds, entée sur la paresse, et produite, si je l’ose dire, par l’absence des passions fortes, n’est qu’une vertu passive, qui, peu éclairée, et par conséquent très dangereuse dans les premieres places, est d’ailleurs assez sûre. Elle est commune à tous ceux qu’on appelle honnêtes gens, plus estimables par les maux qu’ils ne font pas que par les biens qu’ils font.

À l’égard des hommes passionnés que j’ai cités les premiers, il est évident que le même desir de gloire qui dans les premiers siecles de la république Romaine en eût fait des Curtius et des Décius, en devoit faire des Marius et des Octaves dans ces moments de troubles et de révolutions où la gloire étoit, comme dans les derniers temps de la république, uniquement attachée à la tyrannie et à la puissance.