Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/169

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Romains avilis, la foiblesse étoit un héroïsme. On vit sous ce regne punir, dans Sénécion et Rusticus, les panégyristes des vertus de Thraséa et d’Helvidius ; ces illustres orateurs traités de criminels d’état, et leurs ouvrages brûlés par l’autorité publique. On vit des écrivains célebres, tels que Pline, réduits à composer des ouvrages de grammaire, parce que tout genre d’ouvrage plus élevé étoit suspect à la tyrannie, et dangereux pour son auteur. Les savants, attirés à Rome par les Auguste, les Vespasien, les Antonins et les Trajan, en étoient bannis par les Néron, les Caligula, les Domitien et les Caracalla. On chassa les philosophes ; on proscrivit les sciences. Ces tyrans vouloient anéantir, dit Tacite, tout ce qui portoit l’empreinte de l’esprit et de la vertu.

C’est en tenant ainsi les ames dans