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les angoisses perpétuelles de la crainte, que la tyrannie sait les avilir : c’est elle qui dans l’Orient invente ces tortures, ces supplices si cruels[1] ; supplices quelquefois nécessaires dans ces pays abominables, parce que les peuples y sont excités aux forfaits, non seulement par leur misere, mais encore par le sultan, qui leur donne l’exemple du crime, et leur apprend à mépriser la justice.

Voilà, et les motifs sur lesquels est fondé l’amour du despotisme, et les moyens qu’on emploie pour y parvenir. C’est ainsi que, follement amou-

  1. Si les supplices en usage dans presque tout l’Orient font l’horreur à l’humanité, c’est que le despote qui les ordonne se sent au-dessus des lois. Il n’en est pas ainsi dans les républiques ; les lois y sont toujours douces, parce que celui qui les établit s’y soumet.