Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/175

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milices toujours inquietes et impérieuses. Il n’en est pas ainsi, lorsque le prince a créé dans l’état un corps puissant de magistrats. Jugé par ces magistrats, le peuple a des idées du juste et de l’injuste ; le soldat, toujours tiré du corps des citoyens, conserve dans son nouvel état quelque idée de la justice ; d’ailleurs il sent qu’ameuté par le prince et par les magistrats, le corps entier des citoyens, sous l’étendard des lois, s’opposeroit aux entreprises hardies qu’il pourroit tenter ; et que, quelle que fût sa valeur, il succomberoit enfin sous le nombre. Il est donc à-la-fois retenu dans son devoir et par l’idée de la justice et par la crainte.

Ce corps puissant de magistrats est donc nécessaire à la sûreté des rois. C’est un bouclier sous lequel le peuple et le prince sont à l’abri, l’un des