Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/176

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cruautés de la tyrannie, l’autre des fureurs de la sédition.

C’étoit à ce sujet, et pour se soustraire au danger qui de toutes parts environne les despotes, que le khalife Aaron Al-Raschid demandoit un jour au célebre Beloulh, son frere, quelques conseils sur la maniere de bien régner. « Faites, lui dit-il, que vos volontés soient conformes aux lois, et non les lois à vos volontés. Songez que les hommes sans mérite demandent beaucoup, et les grands hommes rarement ; résistez donc aux demandes des uns, et prévenez celles des autres. Ne chargez point vos peuples d’impôts trop onéreux. Rappelez-vous à cet égard les avis du roi Nouchirvon le juste à son fils Ormous. Mon fils, lui disoit-il, personne ne sera heureux dans ton empire, si tu ne