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de l’Orient, teints si souvent du sang de leurs souverains[1]. L’intérêt bien entendu des sultans ne leur permettroit jamais, ni de souhaiter un pareil pouvoir, ni de céder à cet égard aux desirs de leurs visirs. Les rois doivent être sourds à de pareils conseils, et se rappeler que leur unique intérêt est de tenir, si je l’ose dire, toujours leur royaume en valeur, pour en jouir eux et leur postérité. Ce véritable intérêt ne peut être entendu que des princes éclairés : dans les autres, la gloriole de

  1. Malgré l’attachement des Chinois pour leurs maîtres, attachement qui souvent a porté plusieurs milliers d’entre eux à s’immoler sur la tombe de leurs souverains, combien l’ambition, excitée par l’espoir d’une puissance arbitraire, n’a-t-elle pas occasionné de révolutions dans cet empire ! Voyez l’Histoire des Huns, par M. de Guignes, article de la Chine.