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ces anciens Perses qui, cruellement fouettés par l’ordre du prince, étoient ensuite obligés de comparoître devant lui. Nous venons, lui disoient-ils, vous remercier d’avoir daigné vous souvenir de nous.

La noble hardiesse d’un citoyen assez vertueux pour reprocher aux visirs leur ignorance et leur injustice seroit donc bientôt suivie de son supplice[1] ; et personne ne s’y veut exposer. Mais, dira-t-on, le héros, le brave. Oui, répondrai-je, lorsqu’il est soutenu par l’espoir de l’estime et de

  1. Qu’un visir commette une faute dans son administration, si cette faute nuit au public, les peuples crient, et l’orgueil du visir s’en offense. Loin de revenir sur ses pas, et d’essayer par une meilleure conduite de calmer de trop justes plaintes, il ne s’occupe que des moyens d’imposer silence aux citoyens. Ces moyens de force