Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/220

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pour devenir bon esclave. Il ne peut donc opposer aux attaques d’un peuple tel que les Romains qu’un conseil et des généraux absolument neufs dans la science politique et militaire, et pris dans cette même nation dont il a amolli le courage et rétréci l’esprit ; il doit donc être vaincu.

Mais, dira-t-on, les vertus ont cependant dans les états despotiques quelquefois brillé du plus grand éclat. Oui, lorsque le trône a successivement été occupé par plusieurs grands hommes. La vertu, engourdie par la présence de la tyrannie, se ranime à l’aspect d’un prince vertueux : sa présence est comparable à celle du soleil ; lorsque sa lumiere perce et dissipe les nuages ténébreux qui couvroient la terre, alors tout se ranime, tout se vivifie dans la nature, les plaines se peuplent de laboureurs, les bocages