Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/259

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d’une récompense imaginaire, mais la plus grande de toutes lorsque la crédulité la réalise. Aussi, tant qu’ils sont animés d’une foi vive, ils montrent un courage qui, proportionné à des récompenses célestes, est encore supérieur à celui des Flibustiers. « Nos guerriers, avides du trépas, dit un de leurs poëtes, le cherchent avec fureur. Dans les combats, frappés d’un coup mortel, on les voit tomber, rire et mourir ». Ce qu’un de leurs rois, nommé Lodbrog, confirme, lorsqu’il s’écrie sur le champ de bataille : « Quelle joie inconnue me saisit ! je meurs ; j’entends la voix d’Odin qui m’appelle : déjà les portes de son palais s’ouvrent ; j’en vois sortir des filles demi-nues ; elles sont ceintes d’une écharpe bleue qui releve la blancheur de leur sein ; elles s’avancent vers moi,