Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/28

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esclave, la passion qui les avoit portés à l’empire cessoit alors de les animer ; c’est que, n’ayant plus de motifs assez puissants pour les déterminer à supporter la fatigue d’attention que suppose la découverte et l’établissement des bonnes lois, ils étoient, comme je l’ai dit plus haut, dans le cas de ces hommes sensés qui, n’étant animés d’aucun desir vif, n’ont jamais le courage de s’arracher aux délices de la paresse.

Si dans l’Occident, au contraire, plusieurs usurpateurs ont sur le trône fait éclater de grands talents ; si les Auguste et les Cromwel peuvent être mis au rang des législateurs ; c’est qu’ayant à faire à des peuples impatients du frein, et dont l’ame étoit plus hardie et plus élevée, la crainte de perdre l’objet de leurs desirs attisoit toujours en eux, si je l’ose dire,