Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/29

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toujours en eux la passion de l’ambition. Élevés sur des trônes sur lesquels ils ne pouvoient impunément s’endormir, ils sentoient qu’il falloit se rendre agréables à des peuples fiers, établir des lois utiles[1] pour le moment, tromper ces peuples, et du moins leur en imposer par le fantôme d’un bonheur passager qui les dédommageât des malheurs réels que l’usurpation entraîne après elle.

C’est donc aux dangers auxquels ces derniers ont sans cesse été ex-

  1. C’est ce qui a mérité à Cromwel cette épitaphe :

    Ci gît le destructeur d’un pouvoir légitime,
    Jusqu’à son dernier jour favorisé des cieux,
    Dont les vertus méritaient mieux
    Que le sceptre acquis par un crime.
    Par quel destin faut-il, par quelle étrange loi,
    Qu’à tous ceux qui sont nés pour porter la couronne
    Ce soit l’usurpateur qui donne
    L’exemple des vertus que doit avoir un roi !