Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 4.djvu/88

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force et de l’agilité de son corps, ne s’enorgueillira-t-il en France de ces avantages corporels qu’au défaut de qualités plus essentielles ? C’est que la force et l’agilité du corps ne sont ni ne doivent être autant estimées d’un Français que d’un Sauvage.

Pour preuve que l’orgueil n’est qu’un amour déguisé de l’estime, supposons un homme uniquement occupé du desir de s’assurer de son excellence et de sa supériorité. Dans cette hypothese, la supériorité la plus personnelle, la plus indépendante du hasard, lui paroîtroit sans doute la plus flatteuse : ayant à choisir entre la gloire des lettres et celle des armes, ce seroit par conséquent à la premiere qu’il donneroit la préférence. Oseroit-il contredire César lui-même ? Ne conviendroit-il pas avec ce héros que les lauriers de la victoire sont par le