Page:Helvétius - Œuvres complètes d’Helvétius, tome 5.djvu/148

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tragédies, le vers qui fait sur nous le plus d’impression. Qui n’est pas frappé de cette scene où Catilina, pour réponse aux reproches d’assassinats que lui fait Lentulus, lui dit :

Crois que ces crimes
Sont de ma politique, et non pas de mon cœur.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Forcé de se plier aux mœurs de ses complices,


il faut, ajoute-t-il, qu’un chef de conjurés prenne successivement tous les caracteres. Si je n’avois que des Lentulus dans mon parti,

Et, s’il n’étoit rempli que d’hommes vertueux,
Je n’aurois pas de peine à l’être encor plus qu’eux.

Quel caractere renfermé dans ces deux vers ! Quel chef de conjurés qu’un homme assez maître de lui pour être à son choix vertueux ou vicieux ! Quelle ambition enfin que celle qui peut, contre l’inflexibilité ordinaire des passions, plier à tous les caracteres le superbe Catilina ! Une