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Page:Henri Forir - Dictionnaire liégeois-français, t. 2, 1874.djvu/285

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de nous de plus de vingt millions de lieues.

Mermoitt, s. Milmorte ou Milmort, commune du canton de Fexlie-Slins, à 6 1/2 kil. de Liège. Pop. 950 Lab. Sup. 345 hect. — Jâk Dârci è né a Mermoitt : Jacques Darchis est né à Milmorte.

Mérott, s. Petite mère, jeune mère. — Kimin v’va-ti don, pitite mérott ? Comment vous en va donc, petite mère ?

Mertt, s. Merde, excrément, matière fécale de l’homme et de quelques animaux. — Puf, chin ! j’ode del mertt : pouah ! je sens de l’ordure.

Mervèie, s. Merveille, ce qui cause de l’admiration ; chef-d’œuvre, rareté, phénomène, prodige, miracle. — Lè sett mervèie dè monte : les sept merveilles du monde. — Vola on palâ k’ess-t-inn-ûtaînm mervèie : voilà un palais qui est une huitième merveille. — Fé mervèie : faire merveille, des merveilles, produire un effet prodigieux. — Mervèie, soula ! Pourquoi cela ? C’est étonnant !

Merviech, s. Etonnement, surprise, admiration. — Ké mervieg gna-t-i la dvin ? Quelle merveille y a-t-il dans cela ?

Mervieû, eûss, adj. Merveilleux, admirable, surprenant, extraordinaire, miraculeux, rare, inénarrable. — Avu n’espri mervieû : avoir un esprit merveilleux. — C’ess-t-inn mervieûss afair : c’est une chose merveilleuse.

Mervieûsmin, adv. Merveilleusement, d’une façon merveilleuse, à merveille ; admirablement, extraordinairement, étonnamment, miraculeusement, prodigieusement. — Vola n’jônn fèie k’è mervieûsmin bel : voilà une jeune fille qui est merveilleusement jolie. — I pon mervieûsmin : il peint merveilleusement.

Merviî (si), v. (Ji m’mervèie, no no mervian). S’émerveiller, s’étonner, s’ébahir, être surpris. — Ji m’mervèie ki v’z-esté si gâïe oûïe : je m’étonne que vous soyez si brave, si élégant aujourd’hui. — Baikô d’gin s’on merviî d’soula : beaucoup de personnes se sont émerveillées de cela.

Mesbrugî, eie, s. et adj. Mutilé, éreinté, perclus, impotent, rachitique, cassé, goffe, malbâti, démantibulé, ecloppé. — Li pôv dial è to mesbrugî : le pauvre diable a le corps tout perclus ; il est accablé d’impotence. — Ell a lè janb totè mesbrugèie : elle a les jambes impotentes.

Meskenn, s. Servante, femme ou fille employée à gage pour les travaux du ménage ; suivante, chambrière, femme de chambre. — Gna dè drol di dam ki canget d’meskenn to lè kwinss joû : il y a d’étranges maîtresses de maison qui changent de servantes toutes les quinzaines.

Meskennmin, adv. Mesquinement, d’une façon mesquine ; chichement, sordidement. — Viké, si moucî, si noûri meskennmin : vivre, s’habiller, se nourrir mesquinement.

Meskeûr, v. (Ji meskeû, no meskèian ; ji meskeûret). Plaindre, donner, employer à regret, avec répugnance ; épargner. — Meskeûr sè pônn : plaindre ses peines, ses pas. — Meskeûr li boûr avou lè kronpîr : économiser le beurre, l’employer chichement, sordidement avec les pommes de terre. — I s’meskeû l’pan ki magn : il pleure le pain qu’il mange.

Meskin, enn, adj. Mesquin, chiche, qui fait une dépense fort au-dessous de sa fortune et de sa condition ; chiche, sordide. — Miné n’vèie meskenn : mener une vie mesquine. — On-z-amett télfèie dè gin spârgnan d’ess meskin : on accuse quelquefois des gens économes d’être mesquins.

Meskinnrèie, s. Mesquinerie, économie poussée trop loin ; chicheté. — A-t-on mâie vèiou fé dè s’faitè meskinnrèie ! A-t-on jamais vu faire de telles mesquineries !

Meskontt, s. Mécompte, erreur dans un compte, dans une supputation ; bévue, calcul erroné. — J’a rkonté ci sech d’aidan la, gna on meskóntt : j’ai recompté ce sac d’argent, il y a un mécompte. — Kwan on knohret lè-z-afair di ci richâ la, on trouvrè dè fîr meskontt : quand on connaîtra les affaires de ce crésus, on trouvera bien du mécompte.

Meskreûr, v. (Ji meskreû, no meskrèian ; ji meskreûret). Mécroire, refuser de croire, ne pas croire ; douter fort. — Kreûr è meskreûr â minm tin, soula è biess : croire et mécroire en même temps, cela est bête.

Mespacé, v. (Ji mespass è ji mespace, no mespaçan ; ji mespasret). Luxer, faire sortir un os de la place où il doit être naturellement ; le déboîter. — To touman, i s’mespaça Vohai del koûtt : en tombant, il se luxa l’os cubitus.

Mespacé, v. Empêtrer, se dit des chevaux dont les pieds sont engagés dans leurs traits. — Li vôïe esteû si mâl ki li jvâ si mespacéf to cô : le chemin était si délabré que le cheval s’empêtrait à chaque instant.