Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/20

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nuance encore affaiblie par l’effet du temps, l’attention, la patience et l’habileté paléographique que mon collaborateur M. de Fréville a mises dans cette difficile transcription ont augmenté de quelques importantes révélations la correspondance d’Henri IV.

C’est encore à la sagacité des calculs de ce jeune savant que le second volume du recueil doit déjà l’interprétation de plusieurs lettres en chiffre, dont on n’avait pu, jusqu’à présent, trouver la clef aux archives des Affaires étrangères ou dans la collection Feuillet de Conches. Le seul déchiffrement du mot elle, formé de deux lettres répétées deux fois, a été le point de départ de M. de Fréville pour retrouver toute la clef[1].

Les innombrables recherches généalogiques, base principale de mes notes, ont eu pour solide appui les connaissances, vraiment uniques en ce genre, de mon très-savant ami M. Léon Lacabane, premier employé au département des manuscrits à la Bibliothèque, et spécialement chargé du cabinet des Titres. Grâce à lui, MM. Bernhard[2], de Chevallet et de Fréville ont pu poursuivre, en quelque sorte, jusqu’aux dernières limites la recherche des noms des plus simples gentilshommes cités dans la correspondance de Henri IV. Pour la plupart de ces noms, la recherche n’a pas été infructueuse, comme on le verra par le grand nombre de familles sur lesquelles j’ai

  1. C’est-à-dire pour distinguer dans ces caractères énigmatiques les signes appelés les non-valeurs ou les inutiles, toujours en bien plus grand nombre que les autres, les signes répondant aux lettres de l’alphabet (plusieurs pour la même lettre), et enfin ceux qui représentent ad libitum une lettre alphabétique ou un remplissage sans valeur. La planche II du second volume donne un échantillon, des moins compliqués, du chiffre de la correspondance du roi de Navarre.
  2. L’heureuse aptitude de M. Bernhard aux investigations historiques est déjà notoire par le succès qu’ont obtenu à l’Institut ses deux essais, dont l’un (ses Recherches sur la corporation des ménétriers de la ville de Paris) a mérité de l’académie des inscriptions et belles-lettres la distinction d’une médaille d’or.