Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/271

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sent porteur, de ce que j’en puis et dois attendre. Je vous ay donné charge de quelques aultres expeditions par mes dernieres et precedentes lettres, lesquelles vous poursuyvrez pareillement ; de sorte, s’il est possible, qu’il les me puisse rapporter. Et pour la confyance que j’ay du soing, zele et fidelité que vous apportez au bien de mes affaires, je ne vous en diray davantage, m’asseurant bien que vous en ferez tout debvoir, si ce n’est pour prier Dieu vour tenir, Forget, en sa trés saincte et digne garde. De Pau, ce ixe juing 1579.

Vostre bon maistre et amy,
HENRY.



1579. — 12 juin.


Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8888, fol. 182 recto.

AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, Depuis avoir depesché vers vous La Barthe[1], je m’attendois de veoir quelque justice du cruel faict de Langon, lequel a rompu les beaulx et heureux commencemens d’establissement de paix qui estoient en mon gouvernement. Mais pour toute satisfaction jusqu’icy on n’a eu aultre chose que la desmolition des murailles de la ville et de quelques maisons des habitans, desjà tous ruinés pour avoir rendu une prompte et volontaire obeissance à l’execution de l’edict, et avoir delaissé la garde de leur ville suivant le commandement qui leur en avoit esté faict, vivans soubs la foy et seureté publique. De deux ou trois cens coupables du dict faict, il n’y en a encores ung seul pris ; et, au lieu de raser leurs maisons, comme il avoit esté ordonné par la Royne, on a rasé les murailles de la ville et les maisons des officiers. Une prompte et exemplaire justice, à ces commencemens d’establissement de paix, eust faict un grand fruict et donné beaucoup d’advancement au bien de la paix. De telles impu-

  1. Voyez ci-dessus la note sur la lettre du 23 janvier 1577 à M. de Guiscaro.