Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/686

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je luy en ay faicte, et m’honorer de vos commandemens, lesquels je n’ay aultre desir que d’effectuer au contentement de Vostre Majesté, laquelle je prie Dieu conserver longuement et heureusement.

Vostre trez humble et trez obeissant subject

et serviteur,


HENRY.



1584. — 8 mars.

Orig. — R. R. Fonds Béthune, Ms. 8853, fol. 152 recto.


À MON COUSIN MONSR LE DUC DE NIVERNOYS[1].

Mon Cousin, J’ay entendu par La Borde[2], l’un des gentilzhommes de ma chambre, la faveur qu’il a receue de vous, et de ce que vous vous estes offert tenir la main à ce que justice luy fust faicte de l’entreprise qu’on avoit brassée contre luy. Qu’est cause que je ne puis que vous en remercier bien affectueusement, et vous asseurer, mon Cousin, que par toutes les occasions qui se presenteront, je tascheray à me revencher du plaisir que luy avez faict. Cependant je vous prie continuer vostre bonne volonté à ce que telles impunitez n’ayent lieu et qu’il en puisse avoir la justice telle qu’il appartient ; et oultre l’obligation qu’il vous en aura, je vous en auray aussi bon

  1. Louis de Gonzague, troisième fils de Frédéric de Gonzague, duc de Mantoue, et de Marguerite Paléologue, marquise de Montferrat, né le 18 septembre 1539, avait été amené en France à l’âge de dix ans et élevé avec les enfants de Henri II. Il était devenu duc de Nevers par son mariage avec Henriette de Clèves, héritière de son frère, François de Clèves, duc de Nevers et de Rethel, tué à la bataille de Dreux, en 1561. Le duc de Nevers jouit d’un grand crédit sous les derniers Valois. Il fut le premier chevalier du Saint-Esprit nommé par Henri III, à la création de l’ordre, en 1578. Il se distingue dans le gouvernement de Champagne et de Brie. Son crédit continua sous le règne de Henri IV ; mais ce prince lui ayant adressé quelques reproches en plein conseil, le chagrin qu’il en ressentit occasionna, dit-on, sa mort, arrivée à Nesle le 22 octobre 1595. Il a laissé des mémoires, donnés au public en 1665 par Gomberville.
  2. Sur l’état de la maison du roi de Navarre, dressé par Mornay, M. de la Borde est porté parmi les gentilshommes de la chambre, pour servir pendant le quartier d’avril 1585.