Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/7

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En réunissant aux sources respectables des mémoires contemporains toutes les lettres de Henri IV publiées dans ces divers petits recueils, on ne parviendrait à former qu’un assemblage incohérent et incomplet. C’est ici que la recherche des pièces originales et le dépouillement des collections manuscrites de nos grands dépôts publics, travaux si judicieusement encouragés par le gouvernement actuel, deviennent des moyens sûrs pour obtenir un ensemble satisfaisant. Il y fallait joindre un appel fait par toute la France aux anciennes familles qui conservent avec vénération, dans leurs archives, des lettres de Henri IV, et même étendre cet appel bien au delà de nos frontières.

Un littérateur du siècle dernier s’était flatté de pouvoir seul assembler les éléments d’une telle publication, pour former, dans des proportions assez étendues, un choix des lettres de Henri IV. « Nous disons un choix, écrivait l’abbé Brizard[1], et non un recueil complet ; car alors il faudrait des volumes. On a lieu de s’étonner de la multitude des lettres qui existent de sa main, et comment ce prince, qui a mené une vie si active et si agitée, a pu trouver des moments pour tant écrire… Ce sont ces vestiges épars de la bonté, de l’esprit et de la valeur de Henri IV, que nous nous proposons de réunir : nous avons déjà rassemblé un grand nombre de ces lettres ; mais celles que l’on connaît font désirer plus vivement celles qu’on ne connaît pas encore. On voit avec peine que ces précieux restes, fidèles dépositaires de l’âme du meilleur des rois, ensevelis dans la poussière des bibliothèques, ou confondus dans des papiers de famille, soient comme perdus pour le

  1. Dans son opuscule intitulé De l’amour de Henri IV pour les lettres. Paris, 1786, in-18