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1584. — 18 novembre.

Orig. — Arch. de M. le baron de Scorbiac, à Montauban. Copie transmise par M. Gustave de Clausade, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


À MONSR D’ESCORBIAC,

CONSEILLER DU ROY MON SEIGNEUR, EN LA COURT DE PARLEMENT DE THOULOUZE ET CHAMBRE DE L’EDICT ESTABLIE À LISLE D’ALBIGEOYS.

Monsr de Scorbiac, J’ay esté bien ayse d’avoir receu de voz nouvelles par la lettre que vous m’avez escrite, et me ferez plaisir de continuer quand les commoditez se presenteront. Pour le regard de la response des cahiers dressez à Montaulban, nous n’en avons encores receu ; le changement de la court, de Blois à Saint Germain, en a esté cause. Nous l’attendons de jour à aultre. Quand au remuement du bas Languedoc, c’est une division et querelle particuliere, soubz le pretexte de laquelle beaucoup alarment les villes et alterent le repos public, n’ayant d’aultre but que de le faire servir à leurs desseings, contraires au bien de la paix et de l’Estat. C’est pourquoy j’ay escript aux villes de mon gouvernement de se contenir, et deffendre à toutes personnes d’en sortir en armes pour guerre ou faction. Je vous prie et tous ceux de vostre compaignie, de tenir la main à l’affermissement de la paix, si necessaire en ce Royaume, et de coupper chemin à telles alterations et remuemens contraires au bien des affaires et service de Sa Majesté. Aussi tost que j’auray des nouvelles de la responses de noz cahiers, je vous en tiendray adverty. Ce pendant je vous prieray vous asseurer tousjours de mon amityé, et le Createur vous tenir, Monsr de Scorbiac, en sa saincte et digne garde.

De Mont de Marsan, ce xviije jour de novembre 1584.

Vostre meilleur et plus affectionné amy,


HENRY.