Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome4.djvu/439

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DE HENRI IV. l12l province de Picardie vous travaillent. Je ne doubte point, Madame, qu’aimant le bien de mes afiaires, comme il vous a toujours pleu me / faire paroistre, vous n’ayés desplaisir du prejudice que je reçois en ioelle glalongueur de mon voyage en est cause, lequel estoit si necessaire et m’a esté si utile pour les provinces ou j’ay passé, que je n’ay aulcun regret de l’avoir faict ; et si l’ordre que j’avois estably pour ma province i de Picardie eust este observé durant mon absence, j’estime que mes ennemys n'eussent p_eu executer leurs desseings, ce qui leur eust esté du tout impossible s’il vous eust pleu me faire assister en ceste occasion de forces dont je vous ay requis. Tespere que Dieu me fera la grace de reparer ceste perte, et deidonner tel ordre sur ma frontiere, que fempescheray les desseings de mes ennemys et pourray faire davan- tage. Et d’autant que l’Espagnol est nostre ennemy commun, je desi- rerois, Madame, que par nostre commune intelligence et correspon- dance nous eussions advisé les moyens de nous opposer aux desseings de nostre ennemy : sur quoy _j'ay donné charge au dict s' de Wiüems de vous declarer particulierement mon intention, aussy les raisons A , qui me disposent à ouvrir les bras au duc de Mayenne, et aultres mes subjects qui recherchent ma bonne grace et ont volonté de reve- nir à mon service. J e me promets tant, Madame, de vos bonnes graces et de vostre favorable bienveillance, que vous aurés tousjours agreable ce qui pourra servir gu bien et establissement de mes aiiaires : et sur ceste verité, aprés vous avoir bien humblement baisé les mains, ‘ je vous prieray de me croire et tenir pour — Vostre bien humble frere et affectionne serviteur, i HENRY.