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LETTRES MISSIVES


[1596.- 26 Mars.] Cop. -B.r. Fonds Saint~Germain-Harley, vol. 1193, pièce 85. [HENRY 4 A MONS" DE GONDY.]

Mons’ de Gondy, J’estime que la présente vous trouvera à Paris, où elle vous donnera de ma part la bien-venue ; asseuré que vous yaurés apporté la mesme bonne volonté de me servir que vous avés toujours eue. C’est pourquoy j’auray à plaisir de vous voir quand vostre commodité le vous permettra, mesmes pour sçavoir des nouvelles de vos amys, qui n’auront esté marrys, je m’asseure, du changement advenu à Marseille, non plus que vous. Et comme vous m’aviés mandé que vous estiés chargé, en partant, de la partie que vous sçavés l, je vous prie de me le faire delibvrer promptement, car j’en ay tres grand besoin pour payer mon infanterie ; laquelle je desire remettre en son ancienne splendeur et vertu, comme je crois qu’il me sera facile, continuant à la payer comme j’ay commencé ; ce que je ne puis faire si ce mois je ne reçois la dicte partie. Doncques, je vous prie en faciliter le fournissement, de façon que j’en reçoive le secours qui m’est nécessaire sur la venue de mes ennemys, lesquels marchent droict à nous, et se promettent de secourir ceste place comme je fais de les empescher. Mais en vérité je crains plus nostre faulte d’argent que je ne fais les armes de nos ennemys ; mais puisque vous estes venu, j’espère avec vostre secours et avec vostre ayde bien fes toyer le cardinal d’Austriche, s’il se presente icy comme il s’en vante. Aidés—moy doncques, je vous prie, Mons’ de Gondy, et vous participeres à la gloire de la victoire du dict siege, qui ne peut plus longtemps durer, si vous me secourés au besoin2, dont je me revancheray...

1- Jérôme Gondi apportait à Henri IV 300,000 écus de la part du grandduc de Toscane, à qui il servait de prête-nom ; car ce prince craignait de s’aliéner entièrement les espagnols s’il secourait ouvertement la France.

2- C’est ce que Gondi ne manque pas de faire valoir. Le 17 mai, au moment de la capitulation de La Fère, il écrivait au grand duc "les amitiés qu’on m’a faites et la joie causée à mon arrivée ne son venus que de ce qu’on d’est imaginé que je...