Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/162

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U DE HENRI IV. llil interessé a demander et poursuivre mon restablissement au dict mar= quisat de Saluces. Je ne demande que ce qui nfappartient, qui ne me peut estre desnié, si mon diet frere desire mon amitié comme je fais la sienne. Je ne puis aussy entendre à aucune ouverture d’accord, sans par trop offenser ma reputation, laquelle m’est plus chere que ma propre vie. Quant a debattre et continuer de revoquer en doubte le droict que j'ay au dict marquisat, c'est p1 op1 ement plaider contre sa cedule, chercher querelle avec moy, et sans raison donner de la peine a'Sa Saincteté. Evitons, je vous prie, telles contestations pour les incon- veniens qui en peuvent advenir, autant aux uns comme aux aultres. La justice de ma cause me doibt asseurer de llisseue d’icelle, telle que Dieu me l’a donnée de toutes celles que j’ay desmeslées. Toutes- fois je seray tousjours plus aise d'avoir occasion de une louer de lami- tié de mon dict f1 ere, et estre par. 'ee moyen obligé à la pareille, que — de la justice de Sa Saincteté, asseuré que Sa Saincteté mesme n’en sera moins contenteque nous. Faictes doncques que mon dict frere me rende le mien, alin qu’il retire le sien, et que.nous demeurions bons voisins, freres et amys ; En tous cas, je vous prie de lever toutes les esperances que l’on peut luy avoir données, que je sois pour_ me relascher en ce faict d’un_seul poinct ; car c'est vraiment nous abuser tousldeux au prejudice de nos affaires,. et principalement de ma reputation, trop avant engagée en ce faict pour estre ainsy traictée à l’adveu dautruy, comme je vous ay dict assez ouvertement. Par tant, je vous prie_vous en contenter, sans vous mettre en peine de rechercher ou attendre de moy autre chose sur ce faict : priant D.u, Mons' le commandeur, qu’il vous ayt en sa sainete garde. Escript au Hallier, l_e XVlJcjlllI11599. . [ . . HENI}Y. —» nn Naurvitttz.