Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/353

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
328
LETTRES MISSIVES


n’en suis pas encore resolu ; mais en quelque lieu que ce soit, je ne manqueray de vous faire venir. Cependant, vous pouves tenir vostre esprit en repos de cest aflaire, et estre asseure que je vous en sortiray, et a vostre contentement. J’en ay au reste beaucoup de la diligence que le colonel, vostre fils, a faicte de dresser son regiment, et de le _ mener icy, ou je n’ay peu encore le voir, parce que _j'ay ces deux jours garde la chambre ; mais je le verray ceste apres—disnee, et me resoul- dray du lieu où je m’en serviray, ayant desjà sceu que_ les compagnies en sont bien tournyes, et qu’il y a bon nombre de bons hommes ; dontje suis Fort aise. Vous sçaures de ce dict porteur comme en mesme jour ay eu icy deux fort bonnes nouvelles : lame a este la conclusion de la capitula- tion du chasteau de Montmelian, qui est de me rendre la place, en cas que dans le XVIC du prochain le duc de Savoye ne comparoisse avec bonne Armée qui m’en face lever le siege ; ce qui ne sera pas sans quelque miracle, car jusques icy il est fort mal prepare, et jles- père bien qu’il me laissera jouir de la dicte capitulation, qui est fort advantageuse, car c’est une des meilleures places que je vis jamais, et nfasseure qu’il y a mille cappitaines en France, que si l’un dleux y eust este avec la provision qui y est, qu’ils n’en eussent pas faict si bon marche ; duquel je n’ay point subject de me plaindre. L’autre bonne nouvelle, par laquelle j’ay sceu que 1non mariage fut laict et celebre le VIE de ce mois avec grande pompe et magnilicence, et que la Royne devoit partir le x°, pour estre à Marseille le plus tost qu'elle pourra, que jlestime qui sera vers le xx111° ou XXll11c. J e me suis resolu de llaller trouver là, et Faireicevoyage en la meilleure diligence que je pourray, et la teray encore plus grande au retour, si tant est que jlentende que le dict duc de Savoye se mette en devoir de venir empescher l’eH’ect de la capitulation : ce que _i’estime qui luy- sera bien mal aise, ou que s’il l’entreprend, qu’il ne luy succedera pas, car je suis icy tres bien accompagne. "Chacun y laisse ses armes et ses chevaux ; car quand nous ' n’aurons qu’à rapporter nos personnes, nous nous y rendrons bien di- ligemment. Je suis aussy adverty que rle Pape, envoyant son neveu le