- DE HENRI —IV. i 353 _, 1000. — 31 NOVEMBRE. — I". A Orig. — B. N. Fonds Béthune-, Ms. 90S0, fol. gli. , Cop. —B. N. Suppl. fr. Ms. 1009-2.- CONNÉTABLE.], Mon Cousin, Je me resjouis avec vous de llesperance que vos der- nieres lettres 111’ont donnée, de vous revoir bien tost avec la Royne ma femme.; car c’est au_iourd’buy ce que je desire et aflectionne le plus ; et aflin de pouvoir jouir de ce contentement plus librement, j’ay voulu venir _recognoistre l’armée du duc de Savoye, son courage et son logis, et pareillement celuy de_ la mienne, avec les advenuesi et les moyens qu’il y` a d’entreprendre de part et d’aultre, devant que de m’eslongner ; et vous diray qxfayant, vendredy dernier, faictsem- blant d’attaqueri une petite escarmouche du, çosté ou est logé mon cousin le comte de Soissons, llennemy se monstra si lasche, qu’il’n’y eut ordre de faire passer à ses gens de cheval inn pont qui estoit entre nous et eulx, gardé parsesigens de pied, quiabandonnerent aussy peu leurs hayes ; et croy que, si _i’eusse voulu le faire enfoncer, qu’ils eussent tout quicté. Mais je n’y estois allé à ceste intention. Depuis, je suis venu du costé de deçà, par où aussy je les ay faict taster par le s' de ‘Nerestang‘, qui est logé avec son regiment à la teste. Il chargea et emporta, la nuict dentre le dimanche et le lundy, un de leurs corps de garde, sans que les aultres s’en esmeussent ; si bien que A j’estime que, si nous ne les attaquonsles premiers, ils sont genspour nous laisser en repos. Il Faut que je vous die aussy que les chemins et passages pouraller de l’un à l'aultre sont si estroicts et incommodes, que l’agresseur sera fort desadvantagé. Toutesfois, _i’ay deliberé de temporiser encores icy un jour ou deux, pour voir si je pourray trouver quelque chemin pour aller à eux, allin de les esveiller et chatouiller, sinon en gros au moins par pieces, s’il est possible, devant 1 Robert de Lignerac, seigneurde Nérestang, gouverneur d’Au1 illac, lieutenant au gouvernement d’Auve1~gne. I1 mourut en 1613. LÈITBÈS DE HENRI ]v ‘ — V.
