Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/442

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-, \ ` DE HENRI IV. ZAT7 qu’ils en sont destruicts entierement ; dont je suis las de demander iraisonpar nos voies ordinaires, comme j'ay faict depuis deuxans inutilement, cognoissant qu’ils abusent de ‘ma. patience ; de sorte que jlay advisé de mlen revancher par les moyens qui me sont permis _ par nos dicts traictez, encore que je ne sois tenu de les observer, estans violez par luy et ses ministres comme ils sont journellement. Toutesfois, je veulx m'y conduire par conseil ; à l’eIl’ect de quoy, j’ay assigné en ma ville de Paris à la lin de ce mois, avec mon ami- ral, ceux qui ont plus de cognpissanceet de pratique du commerce _ d’Espagne et de la navigation, pour en prendre leur advis et ma re- solution en mon conseil, tant pourrie conseil d'Espagne que pour 'celuy d’Angleterre ; car vous seavés que mes dicts subjects sont tres mal traictez en l’un et en l’aultre royaume. Je suis encore en ce lieu, ou il "fait si beau et y prends tant de plaisir, que je n’en puis partir. Toutesfois je fais estat d’aller jusques à Monceaux la sepmaine prochaine, et passeray par Paris, mais seule- ment pour y voir les ambassadeurs extraordinaires de la respublique de Venise, qui sont arrivez ; ca'r j’ay advisé de remettre la feste de nostre ordre du Sainct-Esprit au premier de janvier, allin que vous soyés de la partie, et pour eviter aussy les chaleurs de ceste saison. Ce pendant nous ferons refaire les chiffres des colliers, auxquels l’oi1 n’a encores touché. L’entreprise de- Metz va tous les jours se veriliant davantage, et trouvons qu’elle a esté commencée devant la paix, mais continuée et poursuivye depuis la pacification d'icelle, et mesme depuis celle dc Savoye. Je vous en diray les particularitez quand je vous verray, par lesquelles vousiapprendrés que je ne me doibs con- fier entierement en la foy de tous mes voisins. ' J’avois envoyé à Poictiers le s' d’Amours, conseiller en mon conseil d’Estat, pour y establir Pimposition d’un sol pour livre, où il a_ esté si mal receu, que j’ay tres grande raison d’en estre tres mal satisfaict, _ comme en la verité je le suis, mais encores plus resolu d’en avoir la raison par une voye ou par une aultre, à quelque prix que ce soit. Pour ce Faire, j’ay ja donné ordre d’y faire acheminer des forces ; et si vous LETTRES DE HENRI IV • —Y.