j 36 LETTRES MISSIXÃES . ['I598. — VERS LA FIN DE SEPTEMBRE H] —'l’°. - bCop.'— B. N. Fonds Du Puy, Ms. 3, fol. 113 verso. . [A LA BElNE D’ANGLETEBllE.] Tres llaulte, tres excellente et .tre_S uissante rincesse,'l1QSlll‘8 ' P '_ tres chere et tousjours bonne sœur et cousine, Nous ne mettons ja- mais à la balance l’amitié que nous vous portons avec celle des autres ; car nousbonorons trop Vostre personne, et recognoissons les plaisirs È ue nous en avons receus comme nous debvons et nlen serons q S jamais mescognoissans. Nous sçavons et ressentons aussy combien nous importe la prosperite de vos atlaires, laquellenous ne pouvons favoriser que la nostre n’y participe. Par tant, nous vous prions de ` croire que nous ne nous excuserons jamais surle respect que nous debvons àlamitié des aultres, quand il sera question devous com- . . plaire et faire chose qui vous soit agreable et utile ; mais nous avons aussy ceste opinion et creance de vostre bonne volonté et de la rec- titude de vos jugemens, q_ue nous estimons que vous prendrés tous- jours en bonne part DOS raisons quand elles seront fondées sur nostre honneur et Yobservation de la toy 'donnée, dont nous debvons estre aussy soigneuxque de la conservation de nostre estre. La tourmente et la necessite de sauver leur vie auroient jeté et contrainct d’aborder en nostre Royaume les gens qui estoient dans le navire dont vous a _ donné cest adévis par nostre commandement le s" de _Sourdeac, gou- verneur de nostre ville de Brest, entre lesquels il se trouvoit quelques _ ' Par la manière dont Henri IV parle due au Ptoi que la paille de cette reponse, du roi d’Espagne dans cette lettre, il ne on doit supposer cinq ou six jours d’inte1‘ paraît pas qu’il eût déjà connaissance de valle : ce qui indique la date approxima- la mort de Philippe ll, arrivée le 13 de tive du 28 septembre, quinze jours après ` ce mois. Djun autre côté on voit, parla la_mort de Philippe II. Il 11`est pas éton- lettre suivante à M. de Brèves, que cette nant que cette nouvelle si importante ne 4 nouvelle etaitconnue le 1°' octobre. Comme fût pas encore parvenue alors, en un temps , la lettre d'Élisabetl1 à laquelle celle-ci ré- où le meilleur courrier mettait deux jours ' pond, était du 22 septembre et ne fut ren- pour aller de Paris à Bouen.
