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DE HENRI IV.
A

rien adjouster. Il faut seulement considerer que l’Empereur ayant en- voyé son frere en Transilvtanie pour prendre possession du. dict pays, auquel il pretend joindre la Valacquie, dillicilementse departira-t—il de ceidesseini pour une paix, s’il cognoist [que] Sa Hautesse se relascheïiîî ' _ plustost par necessite que par bonne volonté, comme il n’aura que, A trop subject de croire, a present qu’il a fait ceste année,— en«Hongrie, une partie de ce qu’il a voulu. Il faut donc que ce _Seigneur remette ses allaires et ses forces en reputation, s’il ve11t avoir une paix bone-- L rable et asseurée, laquelle j’auray tousjours à plaisir de luy moyenner. A present que le roy d’Espagne est mort, il luy sera plus facile de regagner ce point, car il faut du temps à son lils pour recueillir et . asseoir ceste grande succession, eloignéeet separée comme elle est. S’i1est vrayque le royde Polongne ait esté tué en une bataille _qu’il a perdu contre le duc Charles son oncle, comme l’on' m’a escript d’Hol— lande, si‘1e Grand Seigneur ne s’evertue et ne fait reluire et craindre _ sa puissance,, le dict Empereur joindra ceste couronne à sa maison ; l’Allemaig ne`.en sera grandement fortifiée. J e vous diray sur cela que e nesçay si ce Seigneur a esté bien con- seillé d'econduire du tout les Polonois _de leur demande touchant la Valachie et Boulgarie, comme_vous me mandés qu’il l’a fait ; car sans doute il les joindra. au dessein du dictlilmpereitr, auquel on m’a eseript ‘ aussy que.les.Tartares ont ollert service etassistance contre luy. ll sera tousjours loing d'imiter parses responses la grandeur et la majesté de _ ses ancestres ; mais le principal est que les effects y correspondent, à quoy vousle devés exciterautant quïil vous fera paroistre de cherirrmon amitié. Quant au voyage de Montelierago, s’il produit la liberté de mes subjects qui sont captifs,. comme vous €SP€1`éS- qu’il fera, je l’auray agreable, car ilme sera utile ; sinon ilifapportera que disputes et envie, i comme e vous ay quelquesfois escript. Au reste, mon*`Boyaume estant i à present paisible, par la grace de Dieu, je suis aprés a redresser mes y alliaires et les remettre à leur entier ordre ; et comme les [maux] qui l’ont desreglé et afïoibli se sont engendrez avec le temps, ils ne peu- vent estre guerys aussy en un jour. Ce pendant j’ay accordé le mariage