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DE HENRI IV.

l subjects, ausquels la Continuation de la guerre ne pourroit apporter que nouvelles-charges, et les sens gémir soubs celles qu’ils portent j maintenant, _et desquelles je n’ay aultre plus grand desseing que de les descharger. Nous voyonsenlin que le conseilde la raison lia emporté pardessus celluy de la passion ; car il est bien certain que le Veàdor qui avoit esté despesché en_Hespagne portoit instruction pour persua- der la- guerre ; mais ceulx de la dicte court, qui ont bien jugé que ce n’estoient que inter’ests p'articuli'ers, ont eu opinion, contraire, et se sont tenus à. la raison et èà la justice ; Il faut bien que Tordonnance qu’ils ont envoyée ayt esté fort expresse, puisque leduc de_ Savoie n’a point voulu attendre la fin du delay qui luy avoit- esté accordé, et a prevenu le temps :' dont je suis bien aise, comme je m'asseure que vous estes de vostre costé, et ne me mets- point en peine de vous re- commander la diligence en l’execution du traicté, estant bien assetué que vous la faictes 15 plus grande quiil est possible. Nous feismes aussy, cerne semble, avant que de partir, la resolution de tout ce qui des pendoit de la dicte execution, a quoy je n’estime pas qu’il y ayt lieu de rien changer, sinon que, d’autant que je crois que le secours que le roy dllespagne veult envoyer en Flandres se prendra dans les trouppes et levées du comte de Fuentés, et qu’el les ne tarderont pas de s’y acheminer, je serois .d’advis que vous [`eissiés loger les regi- mens de Navarre et de Piedmont_, qui sont à Bourg, aux lieux qui sont les plus proches du passage qui est reservé par le dict traicté pour passer en la Franche-Comté, aflin d'empescher qu’ils ne facent aucun desordre dans le pays, _‘et leur laire perdre l’envie qu’ils pour- roient avoir d’y entreprendre, s’ils ne voyoient point de resistance. . _ Pour le regiment de S‘-Angel‘ et la compaignie du Barreuil, il les fau- dra licentier. Pour les regimens qui sont en Provence, je suis aussy diadvis d’y laisser encores—pour quelques .mois celluy des gardes et celluy des Corses, qui doivent estre entretenus, parce qu’ils ne des- pendront pas plus là qu’ailleurs et pourront servir à conserver la fron- ' Charles de Bolcliefort de Théobon, baron de Saint—Angel. ~_