Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/606

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DE HENRI IV.


lere et à vous porter le respect qui vous est deu. Sur quoy je vous diray, mon Cousin, avoir trouvé toute ceste procedure tres bonne, ` car c’est ainsy qu’il faut traicter tels opiniastres et audacieux ;` etes- pere que Yexemple de cestuy-cy fera sages doresnavant ses semblables. A Vous n’avés peu avoir l’edict que _j’ay faict sur les duels plus tost que U à present, parce que j’ay. voulu le considerer derecbef et le faire voir aussy à mon cousin le comte dé Soissons (que, _j’ay trouvé en ceste ville}, devant que d’y faire mettre le sceau. Vous en aurés icy tm double, et en envoye presentement l’original à'm_es gens, aflin ‘qu’ils le presentent à ceux de la cotu~‘de, parlement et en poursuivent la pu- blication ; ce que je veux croire qu’ils feront soigneusement, pour estre chose desiree d’un chascun et necessaire pour conserver ma noblesse. I Toutesfois, s’ils y apportoient de la longueur ou de la difficulté, je vous prie, mon Cousin, les mander, si vous estes à Paris, ou, si vous estes absent, leur escrire combien faffectionne la dicte publication, et importe qu’elle ne soit differee, pour arrester le cours des dictes querelles ; et me donnes advis de 'ce qu’ils y advanceront, aflin que je letu reitere mes commandemens, s’il est besoingde le faire. Par l’aultre lettre, vous respondés à celle que je vous avois escripte ‘ par'le dict St-Jullien, et me donnés conseil de ce que `je dois faire . pour conserver mon estat_et ma reputation, sur_les preparatifs et amas deforces que font les Espagnols, et les advis qui nous ont esté don- ‘ nez de divers endroicts, qu’ils veulent rompre avec moy et me com- mencer la guerre : dont je vous remercie, vous advisant que je l’ay trouvé si prudent et bien fondé, que j’ay incontinent pris resolution de le suivre et executer. Car, comme vous dictes t1‘€S—Sagement, mon Cousin, c’est imprudence de demeurer sans forces quand nos voisins` arment., mesmement si _puissamment que font les dicts Espagnols ; `de quoy `fadvoue que vous m’avés souventadnionesté. Mais j’ay voulu fuir la despense et me suis beaucoup confié et asseuré sur le besoing que _i’ay creu que les dicts Espagnols avoient de conserver mon ami- tie, ayant sur les bras les ennemys et affaires` qu’ils ont. Toutesfois, voyant que ce jeune prince et son conseil ont des mouvemèns et