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DE HENRI IV.


et du commerce : tellement que vous ne recevés par la presente mes commandemens sur l’un et l'aultre poinct, comme vous ferés si tost qulil aura estéiouy en mon conseil. Cependant jene laisseray de’comà . mander ai mes ofliciers qu’ils lacent bonne justice aux subjects de la dicte dame aux occasions qui_ se presenteront, 'aussy que je me promects qulelle la fera -administrer aux miens, en quoy vous les assisterés de ma r recommandation et de Yauctorité de vostre charge, à l’accoustumée_ _ Cependant vous scaures la reception de vos lettres _des XVIC et XXIX° du mois passé. J’ay‘ bien considere les propos representez par vostre derniere s’estre passez entre la dicte dame et vous sur les i occurenc_es de ce temps, avec vostre jugement sur iceulx, que je recognois tres bien foudez ; car il est certain que ce que la dame et .ses conseillers desirent le plus est de. me revoir aux prises avec le roy d’Espagne, soit pour faire la- paix avec luy à conditions plus advantageuses, ou pour avoir moins occasion de craindre sa puis- sance, et par tant achever ses jours aussyxheureusement qu’elle les a passez jusques à present. Mais je doibs avoir un but tout contraire au sien ; car mon lloyaulme est encore si pauvre et remply de si mauvaises humeurs, qu’il a besoing de repos pour se remettre, comme j’ay d’en jouir pour le pouvoir purger, avec l’auctorité de la justice, des dictes humeurs. Davantage, je ne veulx_ abuser la dicte dame, comme je ferois si je luy faisois proposer un moyen pour nous enga— ger ensemble en la dicte guerre, et n’avoir intention d’y entrer : et par tant il me semble honeste et seur de s’abstenir de l’inviter ou persuader à ce faire, plustost que d’en user autrement. Mais si l?ad— miral ou le secretaire Cecil se jettent en ce propos, jlapprouve que vous sondiés leurs cœurs et volontez le plus avant que vous pourrés, sans touteslois mlobliger, et que vous m’en advertissiés. Vous ferés le semblable du progres de l_a negociation de leur paix, laquelle les Espagnols feront contenance d’aH’ectionner davantage lorsqu’ils seront 7 plus prests et deliberez de llendommager, ainsy qu’ils ont tousjours . faict. Ils doivent avoir bien tost ensemble les forces qu’ils ont assem- blées au royaulme de Naples et de Sicile, avec lesquelles ils ontlaict Lnrrxins on usual tv.—v. 77