Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome5.djvu/745

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720 ' `LETTBES MISSIVES charge à Chanvallon de comparoirtpour luy et ses enfans en ceste i action, pour faire en leur nom toutes sortes de debvoirs, soubmis - sions et ollices convenables. Par tant j’acheveray bien tost ceste af`; faire, à mon contentement et advantage et à la honte et confusion des auctems d’icelle. Quant à celle du duc de Éouillon, vous verres parle double que jay commandé vous estre envoyé de 15 lettre qu'il m’a escriptel, où il en est. Il va, cedit-il, àiCastres, demander justice à des juges qui n’ont pouvoir ny auctorite aulcune de la luy administrer. Son inno- cence et la cognoissance qu’il a de mon _naturel debvroient luy sug-_' gerer un meilleur conseil, et je veux croire qu’il changera d’advis quand il sera arrivé en la dicte ville de Castres, et aura mieux consi- deré où le conduict celuy qu’il a pris. Pour le moins je le desire ainsy, et vous asseure qu’il ne sera precipité de ma part à faire le contraire ; car je feray. suspendre toutes, sortes de poursuictes contre luy tant par justice que aultrement, jusques à ce que jevoye ou ar- ` restera sa carriere et ce qu’il fera et deviendra. Ceulx qui parlent pour luy veulent que je condampne ses accusateurs sur l’etiquette . du sac, disant qu’il nly a point d’apparence de croire qu’estant ma creature- comme il est, de- la religion de laquelle il faict prol’ession et si conjoinct de proximité à la maison de Nassau par sa lemme, il ayt voulu entrer en la, conspiration du mareschal de Biron, qui avoit des linsi toutes contraires à cela : car c’estoit pour perdre ma personne et mon Estat, ruiner la dicte religion, et destruire, aprés, ï la dicte maison de Nassau plus facilement. A quoy je responds : s’il est innocent, pourquoy donc ne vient-il me trouver pour recevoir de moy l’arrest de sa justification, que j’ay plus d’envieid'avoir occa- sion de prononcer qu’il ne monstre desirer de Yadvancer et'obte— nir? Or je verray ce qu’il’l’era, devant que je le condampne, et le contraindray de confesserà la lin, que jlay l’ame encore plus juste et misericordieuse, que la sienne n’est innocente du crime duquel il ' Voyez cette lettre ci-dessusjpage 7i!;. . i ~¢