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DIFFRACTION DES ONDES CONVERGENTES

En effet, supposons-nous placés dans le cas limite d’une surface métallique parfaitement conductrice, et supposons de plus que la force électrique soit dans l’onde incidente perpendiculaire au plan de réflexion. À la surface du métal, la force électrique totale, qui est la somme algébrique de la force électrique incidente et de la force électrique réfléchie, devra être nulle. La force réfléchie sera donc égale en grandeur à la force incidente, et l’intensité de la lumière réfléchie sera égale à celle de la lumière incidente.

Mais dans le problème qui nous occupe les conditions sont très différentes, et ce qui intervient, ce n’est pas la force électrique réfléchie, mais la force électrique totale, laquelle est nulle. L’une des composantes disparaissant à peu près complètement, la polarisation est très intense.

En d’autres termes, il se produit entre le rayon incident et le rayon réfléchi une véritable interférence ; de telle sorte que, les deux rayons interférents étant presque naturels, le rayon résultant soit au contraire fortement polarisé.

C’est à cette explication, d’ailleurs, que M. Fizeau avait eu recours pour expliquer des phénomènes très curieux qu’il a décrits dans le tome LII des Comptes rendus et qui présentent, malgré leur plus grande complexité, une évidente parenté avec ceux qu’a découverts M. Gouy.

Une dernière remarque : j’ai employé le langage de la théorie électro-magnétique parce qu’il m’a paru plus commode. Mais il ne faudrait pas en conclure que les expériences de M. Gouy condamnent la théorie élastique, et confirment celle de Maxwell. Les deux théories conduisent aux mêmes équations. Tout ce que l’une explique, l’autre l’explique également. L’hypothèse sur laquelle reposait la théorie du § 128 est seule condamnée par ces expériences.