Page:Herold La Vie du Bouddha.djvu/201

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savez comment, par son ordre, un de ses disciples a guéri mon frère, que j’avais condamné injustement. Il viendra. Peut-être même, sans que nous le sachions, est-il déjà parmi nous. »

Comme le roi se taisait, une nuée lumineuse envahit la salle. Elle se fit de plus en plus légère, elle se fondit dans la clarté du jour, et, parmi des rayons d’or, apparut le Bouddha. Derrière lui se tenaient Ananda et Kâla : Ananda avait à la main une fleur rouge, Kâla une fleur jaune et jamais on n’avait vu, dans les jardins de Çrâvastî, s’épanouir de fleurs pareilles à l’une ni à l’autre.

Prasénajit admirait. Les ascètes méchants ne riaient plus.

Le Bienheureux parla :

« Le ver luisant brille aux regards tant que se cache le soleil, mais aussitôt qu’éclate l’astre, le ver misérable s’éteint. Les imposteurs parlaient très haut tant que se taisait le Bouddha ; mais voici que le Bouddha parle, et, pleurant de peur, ils se taisent. »

Les ascètes étaient pleins d’inquiétude. Ils sentaient que le roi n’avait pour eux que du mépris, et ils baissaient la tête avec honte.

Tout à coup, le toit de la salle disparut, et, sur la voûte du ciel, d’orient en occident, le Maître traça un large chemin qu’il se mit à parcourir. En voyant ce prodige, le plus insolent des adver-