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Page:Hippocrate - Œuvres complètes, traduction Littré, 1839 volume 6.djvu/49

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de la nature de l’homme.

semble au sang, ni le sang à la bile, ni la bile à la pituite. En effet, quelle similitude y aurait-il entre des substances qui ne présentent ni la même couleur à la vue, ni la même sensation au toucher, n’étant ni chaudes, ni froides, ni sèches, ni humides de la même manière ? Il faut donc, avec une telle dissemblance d’apparence et de propriétés, qu’elles ne soient pas identiques, s’il est vrai que le feu et l’eau ne sont pas une seule et même substance. On peut se convaincre qu’elles ne sont pas en effet identiques, mais que chacune a une vertu et une nature particulière : donnez à un homme un médicament phlegmagogue, il vomit de la pituite : un médicament cholagogue, il vomit de la bile ; de même de la bile noire est évacuée si vous administrez un médicament qui agisse sur la bile noire ; enfin, blessez quelque point du corps de manière à faire une plaie, du sang s’écoulera. Et cela se produira devant vous chaque jour et chaque nuit, l’hiver comme l’été, tant que l’homme pourra attirer en lui le souffle et le renvoyer ; il le pourra jusqu’à ce qu’il soit privé de quelqu’une des choses congénitales. Or, ces principes que j’ai dénommés sont congénitaux. Comment, en effet, ne le seraient-ils pas ? D’abord, l’homme les a évidemment en lui sans interruption tant qu’il vit ; puis il est né d’un être humain les ayant tous, et il a été