Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1750).djvu/60

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réponse; mais comme il n’y a peut-être point de papiers qu’on garde plus soigneusement que ceux qui ont appartenu à des criminels d’Etat, il pria M. le Marquis de Paulmy, Ambassadeur de S. M. T. C. en Suisse, d’interposer son credit pour faire faire à Berne des recherches exactes à ce sujet. Après qu’on eut fait une revuë très attentive des papiers délaissés par Henzi, on n’y trouva non seulement aucunes Lettres de Leibnitz, mais pas la moindre trace même, que Henzi eut jamais eu en son pouvoir quelques unes de ces Lettres.

Le 7 d'Octobre de l’année derniere, M. le Président de Maupertuis fit rapport à l’Académie Royale de ce qui s’etoit passé jusques là, dans l’intention que l’affaire fut traittée dans les formes, & qu’on prit les mesures convenables pour la terminer. L’Académie jugeant aussi-tot; que dans une Question où il s’agissoit de découvertes aussi importantes, il étoit de son devoir de proceder à un examen scrupuleux de ce qui appartenoit au grand Leibnitz, & de ce à quoi ses propres Membres avoient droit, chargea M. Formey, en qualité de Secretaire, d’ecrire à M. Koenig une Lettre, qui fut en effet écrite le surlendemain, pour le requérir encore à l’amiable de confirmer l’authenticité du fragment qu’il avoit allégué, & de produire l’Original de Leibnitz dans l’espace d’un mois. Mais comme M. Koenig avoit déjà visiblement usé de tergiversations dans cette afaire, afin qu’il ne pût prétexter que cette Lettre s’étoit perduë, on l’adressa a M. de Hellen, chargé des affaires de Sa Majesté auprès des Etats Généraux; & on reçut la déclaration de M. de Hellen qui attestoit que la Lettre avoit été remise le 19 Octobre. Le 11 Decembre, comme il y avoit plus d’un mois d’écoulé sans qu’on eut aucune réponse, l’Académie jugea à propos de réïterer la même sommation; & elle eut certitude que M. Koenig l’avoit reçuë avec une Lettre écrite par M. le President, par la même voye, le 6 Janvier de le présente année.

Pendant ce tems là, le Roi, Protecteur de l’Academie, avoit requis lui-même par une Lettre le Magistrat de Berne, de faire cher -