Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1750).djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Il fit enfin à ces Lettres une Répose en date du 15 Fevrier, dans laquelle, comme dans la précedente, il se plaint amérement de ce qu’on viole à son égard le droit établi entre les Gens de Lettres, en interposant l’autorité de l’Académie dans une Controverse Littéraire: car il dissimule perpétuellement l’état de la Question, & ne répond point directement à la seule chose qu’on lui ait demandée, qui étoit de confirmer l’autorité du fragment qu’il avoit cité, en produisant le Lettre originale de M. de Leibnitz. Il cherche partout des échapatoires; tantôt en disant que ces paroles de Leibnitz n’otent rien à la découverte du principe de la moindre action, que M. de Maupertuis demeure toujours en plein droit de s’attribuër, parce que cette Lettre a été tout a fait inconnuë jusqu’à présent, & que M. de Leibnitz n’a exposé nulle part avec plus d’entenduë ses idées à ce sujet; tantôt en faisant de M. de Leibnitz même un adversaire de cette doctrine, comme s’il avoit eu un tout autre principe dans l’esprit; par où M. Koenig, en révoquant en doute la vérité du principe de M. de Maupertuis, ne cherche qu’à amener toute la question au point qu’on mette à l’écart l’authenticité de la Lettre, pour s’attacher à discuter la verité du principe même. À la fin pourtant il semble venir davantage au fait, en disant qu’il avoit écrit à un Ami, pour le prier de chercher cet Original, & qu’il en attendoit encore la réponse.

Ici il ne faut pas passer sous silence, que M. Koenig, afin de prouver que cette découverte de M. de Leibnitz lui étoit connuë depuis longtems, en appelle dans la même Lettre à sa Harangue inaugurale, où il dit qu’il a désigné cette découverte, en la montrant, pour ainsi dire, du doit. Quoique cette assertion eût besoin d’être pareillement prouvée, & qu’il falût également quelque autorité pour la rendre digne de créance dans la République des Lettres; on ne trouve au fonds, dans l’endroit de sa Harangue que M. Koenig allégue, autre chose, sinon que M. de Leibnitz, las des censures de Juges