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fois la dépouille mortelle d’un membre de la famille de Savoie, comme nous le verrons plus loin. Quant à Henri, ses grandes qualités le mirent en relation avec les personnages marquants de son époque ; l’illustre archevêque de Tarentaise lui demandait des conseils de perfection chrétienne[1]. Il trouva, dans cette première étape de sa carrière, une retraite où ses facultés s’épanouirent avec la maturité de l’âge, on son âme se trempa fortement, et il en sortit tout préparé à remplir avec honneur les fonctions importantes auxquelles il devait être appelé.

Bien qu’il ne fut plus à Hautecombe à l’époque où elles le rendirent l’oracle du Saint-Siège, nous croyons devoir les rappeler ici et suivre jusqu’à sa mort cet éminent personnage, l’un des plus célèbres dont s’honore notre abbaye.

Gérard, qui, du siège abbatial de Fosseneuve, près de Terracine, avait été appelé à celui de Clairvaux, ayant été assassiné à Igny par un moine nommé Hugues de Bazoches, à qui il avait infligé une punition, il fut remplacé par l’abbé d’Hautecombe, qui devint ainsi le septième abbé de Clairvaux[2]. Dés l’année suivante (1178), il fut envoyé

  1. Rohrbacher raconte que saint Pierre de Tarentaise délibérait avec les hommes les plus parfaits s’il ne vendrait pas le peu de chevaux qu’il avait pour pouvoir mieux assister les pauvres. Henri, abbé d’Hautecombe, ayant été consulté, représenta qu’il pourrait bien faire ses visites à pied dans l’étendue de la province, mas qu’il lui serait impossible de faire les voyages plus longs, qu’il était souvent obligé d’accomplir.
    La délibération durait encore, lorsqu’arrive un courrier pressant du pape, ordonnant à saint Pierre de partir de suite pour travailler à la réconciliation des rois de France et d’Angleterre. Histoire de l’Église, XVI, 258.
  2. Voici la succession des premiers abbés de Clairvaux : Saint Ber-