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une des lumières de l’Église au xiie siècle, naquit, suivant le Ménologe de Cîteaux, au château de Marcy ou Marsac, près de Cluny[1] d’une famille noble. A peine sur le seuil de la vie, il prit l’habit monastique sous le successeur de saint Bernard, et, quatre ans après, sa sainteté et sa prudence le firent choisir pour gouverner Hautecombe.

L’année qui suivit son élection, il prêta l’autorité de sa présence à un accord intervenu entre l’abbaye d’Abondance et l’abbaye de Sixt, fille de celle d’Abondance, et fondée par elle, en 1144, sur ses propres terres. L’abbaye de Sixt était ainsi soumise à la direction spirituelle et temporelle de l’autre monastère, tout en ayant une administration spéciale. Les stipulations formulées dans l’acte de fondation donnèrent lieu à des contestations qui furent terminées par une convention entre les deux maisons. Cette convention eut lieu, le 20 août 1161, en présence de Pierre, archevêque de Tarentaise, prélat qui joua un grand rôle à cette époque et qui avait été le premier abbé de Tamié : d’Arducius, évêque de Genève ; des abbés Guillaume d’Aulps, Henri d’Hautecombe, Magno d’Hautcrêt et Girard d’Entremont ; des chevaliers Aymon de Faucigny, Pierre des Clés et Guillaume de Vosérier.

Henri demeura dix-sept ans à la tête du monastère d’Hautecombe.

Pendant cette pèriode, son abbaye suivit l’impulsion que lui avaient donnée les vertus, la sage administration de saint Amédée et les faveurs d’Humbert III, qui s’y rendait toujours frèquemment. Elle vit s’accroître de plus en plus la piété et la régularité de ses religieux, l’étendue et l’importance de ses biens, et reçut pour la première

  1. Le Nain, Essai de l’hist. de l’ordre de Cîteaux.