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À cette date, il figure, avec Jean, abbé de Bonmont, et Guillaume, abbé de Chézery, comme témoin d’une donation faite, dans la ville de Genève, par Guillaume de Grésy, fils aîné de Rodolphe de Faucigny dit l’Allemand, à l’abbaye d’Abondance[1].

Ce fut pendant les années suivantes qu’il composa un ouvrage, dont fort probablement il était loin de prévoir la portée au moment où il l’écrivit, et qui l’a mis au nombre des abbés d’Hautecombe les plus connus.

Saint Pierre de Tarentaise, regardé par les Cisterciens comme le saint le plus illustre de leur Ordre après saint Bernard, fut d’abord moine à Bonnevaux en Dauphiné. Premier abbé de Tamié pendant six ans et archevêque de Tarentaise pendant trente-six ans, il mourut le 18 mai 1174. Sa réputation de sainteté avait attiré un grand concours de fidèles, de prêtres et de pontifes à ses funérailles. Peu de temps après, le chapitre général de Cîteaux et Louis VII, roi de France, s’adressèrent au pape Alexandre III pour obtenir sa canonisation.

Sur ces entrefaites, le Saint-Siège vint à vaquer. Afin que le successeur d’Alexandre, Luce III, pût provoquer plus promptement les travaux de la canonisation, l’ordre de Cîteaux députe auprès de lui les abbés de Bonnevaux ou Bellevaux, en Dauphiné, et d’Hautecombe, avec la mission de mettre sous les yeux de Sa Sainteté tout ce qui a été fait. Le pape accueille favorablement les délégués : mais il demande que la vie et les miracles de Pierre de Tarentaise, bien que connus jusque dans les contrées les plus lointaines, soient rédigés par écrit, pour que le jugement

  1. Ménabréa, Mémoires de l’Académie de Savoie, 2e série, II, 302. — Rég. gén., 419.