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la tiare, publie la bulle de canonisation de saint Pierre, archevêque de Tarentaise, par laquelle est approuvé le livre contenant sa vie et ses miracles[1].

Le nom de Gaufred nous a encore été conservé par une transaction intervenue entre l’évêque de Genève et le comte de Genevois, analogue à celle de 1156. On se rappelle que cette dernière, connue sous le nom d’accord de Saint-Sigismond, nous avait indiqué le nom d’un des prédécesseurs de Gaufred à Hautecombe. A la suite de nouveaux différends, l’évêque Arducius et le comte Guillaume choisirent pour arbitres Robert, archevêque de Vienne, et Hugues, abbé de Bonnevaux. Ceux-ci s’adjoignirent les évêques de Grenoble, de Maurienne ; les abbés des trois monastères cisterciens de la Savoie : Hautecombe, Aulps et Tamié ; les abbés d’Abondance, de Sixt, d’Entremont ; les prieurs des chartreuses du Reposoir, de Vallon, de Pomiers ; Pierre, ancien évêque de Maurienne, et Borcard, ancien abbé de Maurice en Valais. Tous, réunis à Aix en Savoie, reçoivent du comte le serment de respecter les décisions qu’ils rendront, et, de l’évêque, une affirmation analogue ; enfin, de part et d’autre, un grand nombre d’otages. Puis ils vérifient les sentences rendues et les accords intervenus entre les deux parties, entendent leurs allégations, et, en présente d’un grand nombre de témoins amenés pour perpétuer le souvenir de cet arbitrage, ils règlent et arrêtent les droits réciproques du comte et de l’évêque sur la ville de Genève, où tous deux avaient une part de souveraineté. Ces assises solennelles eurent lieu, à Aix, en 1184[2].

  1. Surius l’a reproduit dans son ouvrage intitulé : Vitæ sanctorum.
    De nos jours, la Vie de saint Pierre II de Tarentaise a été écrite par le chanoine Chevray, Braume, 1841.
  2. Spon, Hist. de Gen., Pr. n° 12. — Rég gen., 429.