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riale. L’empereur venant à manquer, le comte Thomas le remplaçait dans toute l’étendue du vicariat. Il pouvait concéder des franchises et des privilèges, revendiquer les régales et autres attributs de la souveraineté. Aussi, bientôt Savone, Albenga et diverses autres villes du littoral secouent l’autorité des Génois et demandent au comte de Savoie qu’il les gouverne au nom de l’empereur. Marseille est relevée de sa mise au ban de l’empire et reçoit du vicaire impérial de larges concessions. Le vicariat fut une des principales causes de la prépondérance de la Maison de Savoie et l’un des moyens puissants dont elle se servit pour augmenter et consolider son autorité par la fusion, en une seule monarchie, des nombreuses souverainetés sur lesquelles s’étendait sa haute suprématie.

Pendant ce temps, la ligue lombarde se resserre. Turin, Pignerol et Testone, qui en faisaient partie, signent, avec le Dauphin de Viennois, un traité d’alliance qui froisse les intérêts commerciaux des villes de Chieri et d’Asti. Leurs habitants prennent les armes, rasent Testone, indignent les populations par la férocité de leurs triomphes et suscitent une guerre générale.

De son côté, l’empereur compte parmi ses alliés les marquis de Montferrat, de Saluces et le comte de Savoie. Milan envoie contre eux une armée puissante, formée par vingt-quatre villes fédérées, et commandée par Humbert d’Ozimo. Après une série de victoires, Ozimo rencontre près des ruines de Testone le comte de Savoie ; une horrible mêlée s’engage ; 10,000 hommes, prétend-on, et le général de la ligue restent sur le champ de bataille (1231). Cet échec arrêta les succès des villes lombardes.

De retour en Savoie, Thomas Ier signait à Chambéry, l’année suivante, l’acte acquisition de ce bourg que lui