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diation, les abbés de Boxeleya et de Pont-Robert. Grégoire, à son tour, choisit des cisterciens pour amener Louis IX à ne pas rompre la paix, et il confia cette charge à l’archevêque de Sens et à l’abbé d’Hautecombe. Voici en quels termes il s’adressait à ce dernier :

« Ayant pleine confiance en votre foi et en votre dévouement, nous vous mandons, par ces présentes, de vous rendre, avec votre vénérable frère l’archevêque de Sens, évêque de Senlis, auprès de notre très cher fils en Jésus-Christ, Louis, roi des Français ; de lui exhiber ces lettres apostoliques et de l’exhorter à s’y conformer, en s’abstenant de faire la guerre contre le Poitou, en considération de nos prières et surtout de l’affaire de la Terre-Sainte. Vous nous écrirez ensuite fidèlement le résultait de vos démarches[1].

Malgré son aversion pour cette légation, Robert obéit, et l’événement prouva que Grègoire IX n’avait point trop présumé de la sagacité de son légat et de son influence sur l’esprit de Louis IX. Une suspension d’armes, puis un traité intervinrent, et la guerre fut conjurée.

Un nouvel arbitrage lui fut encore confié, en 1236, de concert avec les abbés d’Agaune et d’Aulps, pour terminer les difficultés qui s’étaient élevées, au sujet de l’église de Villeneuve, entre l’abbaye d’Hautcrêt et Aymon, frère du comte de Savoie, seigneur du Chablais.

Les trois arbitres se réunirent à Chillon, château-fort appartenant depuis longtemps à la Maison dr Savoie, et réglèrent les prétentions des parties par une décision du 25 juin 1236[2].

  1. Voir Documents,n° 17.
  2. Mon. Hist. parr., Chartarum. I. p. 1338.